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Ergonomie des salles de contrôle

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Généralement, les salles de contrôle sont conçues pour faciliter le traitement de l’information sur le moment présent. Ces sont des lieux prévus spécialement pour que le système cognitif (êtres humains + machines) supervisent le déroulement d’un process. Parfois, le lieu de supervision est mobile et fait partie intégrante de ce qu’il supervise (ex : cockpit, véhicule motorisé...). Cependant, l'activité de contrôle n'est efficace que si elle combine aussi des informations sur ce qui est arrivé (passé) et sur ce qui va arriver (futur).

Concevoir un contrôle pour le passé, le présent et le futur

Pour les concepteurs de salles de contrôle, l’utilité de donner des informations sur le présent est évidente : c’est l’état du monde qui est directement sous contrôle. Pourtant, l’activité de contrôle requiert aussi des données sur le passé et le futur. Les informations sur le passé permettent à l’opérateur de construire des modes de réponses, des séries d’actions physiques ou mentales, pour anticiper les évènements à venir. Elles participent à la construction d’une expertise. Les informations sur le futur ont l’utilité d’activer aussi des cadres de réponse adaptés à la situation à venir. Par exemple, un panneau de circulation indiquant un virage dangereux est une information sur le futur, sur laquelle le conducteur peut s’appuyer pour corriger immédiatement son mode de conduite (ex : réduction de la vitesse).

Aspects critiques du contrôle

L’activité de contrôle requiert de définir finement plusieurs fonctions, pour éviter certaines déconvenues pour le système. Les aspects critiques les plus courants sont les suivants :

  1. Les effets de cascades : prendre une mauvaise décision sur un évènement entraîne généralement une surcharge cognitive pour maintenir le système sous contrôle, car il faut à la fois corriger le problème et continuer la surveillance du système.
  2. La capacité de révision : la plupart des catastrophes surviennent lorsque l’opérateur s’est engagé dans un mode d’actions qui ne correspond pas au problème, mais qu’il n’est pas capable de voir que ses actions ne sont pas adaptées.
  3. Génération d’hypothèses : sur un évènement inattendu, les opérateurs ne considèrent souvent qu’une seule partie des hypothèses et ont tendance à simplifier le problème.
  4. Focus attentionnel : les opérateurs peuvent porter leur attention sur une seule partie du système, dans leur activité de contrôle. Dans certains cas, les alarmes peuvent être inefficaces car l’opérateur les juge non pertinentes et ne les considère pas.

De nombreux autres aspects justifient une étude sur le système cognitif de contrôle, pour vérifier comment celui-ci est préparé à faire face à des situations inattendues.