Ergonomie des logiciels informatiques et sites web
Les concepteurs de logiciel sont en face d’un paradoxe : comment écrire un logiciel qui s’insère parfaitement dans un environnement de travail, avec des règles fixes action-évènement, alors que l'utilisateur final peut avoir des besoins qui changent ?
Alors que le comportement d’un logiciel, et plus généralement d’un outil à composantes informatisées tel un robot, est hautement prédictible, ce n’est pas le cas du comportement humain.
Ergonomie logicielle d’affordance (étape 1)
La première étape est de s’assurer que les composants du logiciel répondent au principe d’affordance, c’est-à-dire qu’ils soient compréhensibles et utilisables pour un être humain. Pour un logiciel, il s’agira de vérifier que la terminologie et l’iconographie soient en relation avec le langage des opérateurs humains, ou que l’interaction avec le système informatique ne présente pas un coût cognitif important. Toute une expertise sur la façon dont est présentée l'information à l'utilisateur peut donc être apportée par Octopus Ergonomie.
Sont comprises dans cette étape les analyses sur :
- le découpage de l'interface en zones et le bon placement de ces zones ;
- le choix des couleurs utilisés ;
- la typographie et la lisibilité générale de l'interface ;
- l'affordance des éléments interactifs (menus, boutons, formulaires...) ;
- la qualité des feedbacks et leur mise en forme.
Ergonomie du système cognitif : l'être humain avec le logiciel (étape 2)
Ensuite, pour s’assurer de la robustesse du système, il est nécessaire d’analyser la jointure cognitive entre l’être humain et le logiciel. Notre vision est de définir comment le système cognitif fonctionne et comment il est suffisamment souple pour répondre aux exigences des tâches et à la variabilité des situations.
Nous rejetons toute approche visant à "simplifier" le logiciel pour le rendre compréhensible par les utilisateurs. Cette approche est souvent décrite par les ergonomes IHM (ou UX designers) sous le terme assez malheureux de "simplexité". En réalité, cela conduit uniquement à mettre en arrière-plan les fonctions dites "complexes" du logiciel : le système répondra très bien lors des tâches courantes et très mal (voire pas du tout) lors d’évènements inattendus ou peu fréquents.
Notre approche sur la jointure cognitive du système nous amène à travailler avec les ingénieurs sur la façon dont celui-ci peut s’adapter à une multitude d’évènements, à faire face au caractère imprévisible qui caractérise la quasi-totalité du travail contemporain. Le but est de donner la possibilité aux opérateurs de maintenir sous contrôle l'ensemble du système, de manière à atteindre les objectifs de travail.
Ergonomie des sites web : un cas particulier
Les sites web peuvent être analysés de la même manière qu'un logiciel. Ceci est d'autant plus vrai que la tendance actuelle est le passage en technologies web de services qui étaient assurés par des logiciels dédiés. Cette évolution est rendue possible par les progrès dans les langages de description comme HTML, la richesse des styles CSS et l'intégration de plus en plus fréquente de Javascript pour enrichir les interactions "clients".
Dans le cas d'un service à destination de professionnels, vous ciblez déjà un public précis, avec généralement un contexte d'utilisation associé. Cet ensemble est ce que l'ergonome nomme le "système" et son analyse trouvera un ancrage identique à une expertise sur logiciel. Ainsi, une plateforme web à destination de professionnels n'a pas, fondamentalement, à être analysée différemment d'un logiciel, en ergonomie.
Dans le cas d'un service à destination du grand public, l'intervention d'un ergonome est moins évidente. Nous pouvons toujours travailler sur les points de surface (étape 1 ci-dessus) et ce sera déjà une grande avancée pour votre interface. Mais le contexte d'utilisation est par nature difficilement définissable, rendant inaccessible l'analyse du système cognitif. Plus justement, nous devrions écrire qu'il existe alors une multitude de systèmes cognitifs et votre interface n'est qu'une partie du sujet.