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Méthodes et techniques d'observation en ergonomie

En ergonomie, les méthodes employées doivent rendre compte du travail réel, par opposition au travail tel qu’il pourrait être imaginé par les concepteurs dans leur bureau. L’intérêt majeur de l’ergonomie est qu’elle remonte des informations du terrain.

Méthode d’analyse par résonnance fonctionnelle

Comme nous considérons que le travail ne suit pas une séquentialité stricte, sauf dans de très rares cas, nous rejetons les formalisations uni-causales qui dominent largement le paysage des ergonomes français. Nous préférons décrire les situations de travail au niveau fonctionnel, sans préjuger de l’ordre dans lequel ces fonctions pourraient être utilisées.

Cette méthode, nommée FRAM (Functional Resonance Analysis Method), a été conçue par le professeur Hollnagel, initialement pour comprendre les systèmes socio-techniques à haut risque.

Une fonction a plusieurs aspects :

  1. Une entrée : ce que la fonction traite ou ce qui déclenche la fonction ;
  2. Une sortie : le résultat de la fonction, qui peut être aussi une modification de l’état du système ;
  3. Des conditions d’application : certains éléments sont nécessaires pour activer la fonction ;
  4. Des ressources : ce que la fonction consomme pendant son activation ;
  5. Le temps : les contraintes de temps relatives à la fonction ;
  6. Un contrôle : comment la fonction est contrôlée dans son exécution.

Techniques d’observation

La technique d’observation dite « naïve » permet de construire les premières modélisations du travail à partir de situations réelles. Elle assure ainsi l’authenticité du travail sur lequel les analyses vont être menées. Sans cette phase, le danger est alors de partir sur des modélisations qui ne correspondent en rien à la réalité du travail.

Progressivement, les modélisations deviennent plus complexes et l’ergonome peut alors poser des hypothèses sur le fonctionnement du système. Dans notre approche, la question centrale est toujours : « comment le système peut-il faire face à la complexité ? ».

La seconde technique d’observation se rapproche des simulations. Nous modifions certains paramètres des situations, pour observer comment le système répond à la variabilité. Il s’agit toujours des limites supposées du système, qui s’appuient sur des analyses lors de la première vague d’observation.

Les entretiens avec les travailleurs sont souvent menés en complément des observations. Mais il ne s’agit pas de conception participative, le rôle des opérateurs n’étant pas de concevoir un système de travail.