Conception de systèmes de travail

Contrairement à l’ergonomie traditionnelle et le courant « facteurs humains », notre approche est de considérer le système de travail comme un ensemble. Ceci évite l’erreur de Fitts, qui consiste à déterminer les tâches où la machine est performante et celles où l’être humain est plus doué, et qui a amené des résultats... surprenants.

Le but d’un système de travail est de maintenir le contrôle de manière à atteindre les objectifs de qualité. Deux conceptions des systèmes de travail sont possibles : (1) concevoir pour rendre le travail plus facile et (2) rendre le travail plus sûr.

Un travail plus facile

Un travail est rendu plus facile lorsque l’on permet aux opérateurs humains d’avoir une meilleure capacité à maintenir le contrôle sur ce qui est produit. La production du travail peut être de type industriel, par exemple une chaine de montage qui doit déboucher sur un produit fini. Elle peut aussi être de type serviciel, par exemple un service d’urgence hospitalier qui doit s’assurer de la bonne prise en charge des patients. Dans tous les cas, les opérateurs vont agir en coopération avec des machines et des logiciels. Ces derniers doivent convenir aux situations de travail, en présentant notamment :

• Une interface qui respecte les standards d’utilisation ;
• Une présentation claire de ce qu’il est possible de faire avec la machine/logiciel ;
• Une transparence sur l'état du système, pour que l’on sache ce que la machine est en train de faire ;
• Des instructions d’utilisation précises.

Dans le cas contraire, la jointure machine/humain va être complexifiée et la faculté à maintenir le contrôle dans toutes les situations de travail s’en trouvera altérée.

Un travail plus sûr

Rendre le travail plus sûr, c’est réduire les risques de produire une action erronée d’une part, et réduire les effets des erreurs qui subviennent d’autre part.

Notre approche se base sur des méthodes d’analyses par résonnance fonctionnelle. Elle met l’accent non pas sur le « pourquoi » de la production d’une erreur, mais sur le « comment » elle est arrivée. Plus précisément, il s’agit de comprendre le système de travail, comment il fonctionne et comment, dans certaines configurations, il est susceptible de produire des erreurs qui menacent la sûreté. De la même manière, il est intéressant de noter comment le système de travail est capable de faire face à la survenue des erreurs.

Il y a ainsi plusieurs façons de réduire les risques : en concevant un système de travail qui empêche les opérateurs de produire des erreurs et en permettant au système d’avoir suffisamment de ressources pour contrer lui-même les erreurs produites.